L’école en Argentine

Durant notre périple en Argentine, nous avons eu la chance de visiter de nombreuses écoles dont deux nous ont très chaleureusement accueillies : l’école Admirante Guillermo Brown d’Ushuaia et l’école Julio Argentino Roca de Salta. Ces rencontres nous ont permis d’en apprendre beaucoup sur le système scolaire Argentin.

San Ignacio
Tigre
Buenos Aires
Buenos Aires
Ushuaia
Bariloche
Salta

En Argentine, l’école est obligatoire de 4 à 18 ans. Les élèves portent obligatoirement un uniforme dans le privé et celui-ci est souvent porté dans le public, mais non obligatoire. Dans le dernier cas, ce sont très souvent des blouses blanches.

Comme au Brésil, les saisons sont inversées. Ainsi, les élèves font leur rentrée scolaire aux alentours du 27 février. Ils ont ensuite deux semaines de vacances d’hiver au mois de juillet puis terminent leur année le 23 décembre. Ils ont alors deux mois de vacances d’été avant de reprendre pour une nouvelle année. A savoir que les professeurs des écoles, les vice-directeurs et les directeurs n’ont eux qu’un mois de vacances l’été. Ils doivent être présents dès la fin janvier dans l’établissement. Ce temps est consacré à la préparation de la nouvelle année scolaire. Durant l’année, ils ont aussi de nombreux jours fériés, nationaux et locaux. Par exemple, à Salta, 3 jours sont banalisés pour tous les établissements scolaires afin de célébrer une fête religieuse locale. Silvia nous a précisé que durant ces trois jours, plus de 2000 personnes viennent de toute la province dans le centre de la ville de Salta pour célébrer cet évènement, ainsi, les écoles sont fermées pendant 3 jours afin que tout le monde puisse en profiter.

Contrairement au Brésil, les écoles publiques d’Argentine sont mieux aménagées et entretenues. Le gouvernement donne des subventions en fonction des besoins des écoles, de leur taille ou du public. Ainsi, une grande majorité des écoliers Argentins vont à l’école publique. Il existe bien évidemment des écoles privées, mais il s’agit alors d’un choix des parents et non d’une obligation pour obtenir le droit d’apprendre. Les écoles privées sont toujours beaucoup plus difficiles à visiter et ce n’est pas ce qui nous intéresse le plus donc nous n’avons pas réellement de comparatif. Cependant, lors de nos échanges, les enseignants nous ont précisé que les différences principales entre les deux écoles sont qu’il y a plus de matériel, plus de sortie scolaire et la possibilité d’avoir des cours particuliers dans les écoles privées.

Les élèves argentins ont cours du lundi au vendredi mais les écoles sont organisées en turnas. Cela signifie que chaque écolier est présent à l’école soit le matin, de 8h à 13h, soit l’après-midi de 13h à 18h ou de 14h à 19h. Dans les deux cas, l’autre partie de journée est consacrée aux devoirs et aux activités extra-scolaires. Les classes ont un effectif moyen de 25 élèves dans le primaire.

L’école est obligatoire, les parents doivent justifier l’absence de leur enfant par un certificat. Il y a un suivi des présences comme en France. Il existe cependant la possibilité de faire l’école à la maison sous contrôle de l’Education Nationale argentine. Également, pour les enfants hospitalisés, il existe des enseignants spécialisés qui peuvent aller au domicile ou à l’hôpital afin que chaque enfant ait droit à l’apprentissage.

Au sein d’une classe, il n’y a pas d’aide supplémentaire pour les enfants en difficulté comme nous pouvons l’avoir en France. Certaines écoles avec un public en grande difficulté tentent de faire appel à des volontaires afin d’aider les enfants les plus en difficulté scolaire. Il existe néanmoins des enseignants spécialisés appelés « MAÏ » pouvant avoir une classe de 5 élèves maximum ayant un certificat de dysfonctionnement. Ils sont inclus dans les classes et ont des temps particuliers avec cet enseignant. Ce système s’apparente aux classes ULIS de nos écoles primaires françaises.

La scolarité des élèves

Il y a 4 niveaux d’enseignement :

L’école inicial, de 2 à 5 ans dont la dernière année seulement est obligatoire. Les élèves apprennent à compter, à dessiner, à peindre, à découper, à écrire des mots, à chanter et la motricité…

L’école primaria, de 6 à 11 ans où l’apprentissage est consacré aux compétences de bases (lire – écrire- compter et culture générale). Les matières enseignées sont l’espagnol, les mathématiques, l’anglais, les sciences, la technologie, l’histoire, la géographie, les arts plastiques, la musique et le sport. Les sports les plus pratiqués à l’école sont le football et le hockey. Le fonctionnement des écoles n’est pas toujours le même. Parfois cela fonctionne comme en France avec un maitre ou une maitresse pour toutes les matières, parfois il s’agit de professeurs spécialisés pour chaque domaine d’enseignement. Cependant, chaque enseignant doit suivre le programme national.

L’école secundaria, de 12 à 18 ans où l’enseignement est destiné à préparer les jeunes au monde du travail en complétant les connaissances de bases acquises au primaire. L’équivalent du baccalauréat est le Bachiller nacional.

Le niveau supérieur, après 18 ans où des formations sont données dans tous les secteurs professionnels avec des programmes qui vont de 2 à 4 ans.

L’équipe pédagogique

Comme en France, il existe un ministre de l’Education Nationale en Argentine. Il y a ensuite un directeur général de l’école maternelle et primaire, puis des superviseurs généraux gérant environ 30 écoles, des superviseurs, des directeurs d’école, des professeurs et enfin les élèves.

Directeur d’école : Pour être directeur d’école en Argentine, il faut d’abord avoir été professeur des écoles pendant plusieurs années. Il faut ensuite passer un concours avec une épreuve écrite, une épreuve orale et une mise en situation. Les directeurs rencontrés nous ont précisé que ce concours est assez difficile car il faut connaitre tous les protocoles possibles en cas de problème avec un enfant, un enseignant ou une famille. Le directeur s’occupe principalement de toute la partie administrative de l’école et des relations avec les familles.

Vice-directeur : De même que pour être directeur, il faut d’abord avoir été au moins 10 ans professeur des écoles pour pouvoir passer le concours de vice-directeur (épreuve écrite et orale). Ils s’occupent principalement de toute la partie pédagogique en réalisant les planifications annuelles et les séquences pour les professeurs. Ils sont présents pour les enseignants en cas de problème pédagogique ou avec les élèves. Silvia, de Salta, nous précise qu’il y a également beaucoup d’administratif et qu’elle est obligée de continuer son travail à la maison. Mais elle nous a précisé qu’elle ne souhaitait changer son métier pour rien au monde car c’est un travail de passion elle veut pouvoir aider au mieux les enfants.

Professeur des écoles : Après l’école secondaire, il est nécessaire de faire 4 années d’étude supplémentaire pour obtenir un certificat permettant d’enseigner. Les professeurs doivent ensuite faire 3 ou 4 années d’enseignement pour être titularisés. Tout au long de leur carrière, les enseignants peuvent passer des concours de perfectionnement dans différents domaines. Grâce à ces valorisations, les enseignants peuvent choisir plus facilement l’école de leur choix. Sans perfectionnement, il est difficile pour un professeur argentin de choisir l’établissement où il souhaite enseigner. Le métier de professeur des écoles est assez bien respecté en Argentine par la population. Un enseignant avec 5 ans d’ancienneté gagne environ 190 000 pesos argentins, soit environ 730€. Par exemple, à Salta, la location d’une maison coute environ 100 000 pesos par mois (390€), ainsi, de nombreux enseignants font deux rotations par jours. Une le matin et une seconde l’après-midi afin de gagner le double, mais cela signifie faire deux rotations de 25h, soit 50h par semaine ! Les professeurs et les vice-directeurs sont aussi souvent obligés de cumuler deux rotations car il manque beaucoup d’enseignant en Argentine, et sans cela, beaucoup d’élèves seraient sans professeur.

En résumé, le système scolaire Argentin a des similitudes mais également des différences avec notre propre fonctionnement. Ce qui nous étonne le plus est que ce ne sont pas directement les enseignants qui préparent leurs cours mais les vice-directeurs qui les préparent pour eux. En contrepartie, ils sont surveillés et contrôlés sur l’avancée du programme prévu avec leurs élèves. Ne pas avoir à préparer les cours peut être un avantage pour certains, cependant, adapter l’enseignement en fonction des besoins des élèves nous semble impossible avec cette organisation. Concernant les élèves, n’ayant pas école toute la journée, nous nous questionnons sur leurs activités durant leurs temps libres. Effectivement, il n’existe pas de temps périscolaires et certaines familles n’ont pas les moyens de financer des activités à leurs enfants.

On remercie l’ensemble des directeurs, vice-directeurs, professeurs et élèves avec

qui nous avons pu échanger durant notre périple en Argentine ! 😊

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